L'Orient-Le Jour

L’or organique d’Alexandra Hakim

Elle a fait ses études de création de bijoux à Central St Martins et Rhode Island School of Design, les yeux fixés sur les grandes maisons où elle rêvait encore de faire ses armes, les Van Cleef, les Boucheron... Mais le bijou a bien plus de sens pour la jeune Libanaise qui va très vite créer sa propre empreinte.
Pour Alexandra Hakim, le bijou n’a pas d’intérêt en soi s’il se résume à un ornement précieux et une valeur marchande. Très vite, au fil de sa formation, entre académie et résidence d’artiste, elle opère un retour sur soi et transforme sa vocation en une manière de fixer la mémoire et de sauver les objets les plus humbles de l’oubli. « Le dénominateur commun de mes bijoux est que toutes les pièces sont fabriquées à partir de matériaux qui ont perdu leur fonction après utilisation. J’utilise le corps comme une toile pour leur donner un nouveau sens à la fois esthétique et conceptuel, en leur conférant la valeur qu’ils méritent », souligne la joaillière. À titre d’exemple, réfléchissant sur le couple formé par Louis XVI et Marie-Antoinette dont le destin la fascine, elle crée une sculpture en or représentant un nœud tranché dans le sens horizontal et fixé sur le bouchon de liège d’une bouteille de vin rouge. Aussitôt, on imagine le cou tranché du roi au niveau de sa lavallière et le sang qui s’en déverse, illustré par le vin.

 

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March 11, 2020